Cocumont? Dès oun tès?
Entre les champs de maïs et les forets de pins des landes, entre les vols de palombes et les chevreuils, marmande à deux pas…
Voici une région viticole sur la carte des plus grands établissements du monde grâce à Elian, un cinquantenaire à la gueule de trentenaire… qui a fait ses classes chez les plus grands vignerons français avant de faire renaitre un vignoble…
En ce début septembre les températures restent très hautes, et les niveaux d’eau extrêmement bas.
Beaucoup de soucis pour gérer cette édition 2016… Nous aurons droit à un vrai millésime de vigneron.
Certaines régions ont attaquées ou même fini la récolte alors que d’autres attendent la pluie (avec les risques que cela encourt) pour que les baies se refassent un peu la cerise…
Du gel, de la grêle, trop de pluie au printemps, des coulures, du mildiou, de la sécheresse, des blocages de maturité, des sangliers affamés… la nature n’est pas toujours clémente comme en 2015 et elle nous le fait voir sous toutes les facettes cette année.
Pour se consoler nous partons gouter quelques jus chez Elian Daros à Cocumont…
Elian attend la juste maturité des raisins pour partir vendanger (en ce moment, il goute plusieurs fois par jour les raisins pour trouver la maturité idéale avant le top départ). Cela nous laisse donc un peu de temps pour aller en cave au frais, alors que dehors il fait 35°…
La cave enterrée nous attend avec cette vie microbienne et de levure indigène vibrante.
Sombre, loin des clichés des chais d’archi d’intérieurs du bordelais voisin.
Ici on ne cherche pas les 1ere pages des magasines de déco… mais ici, c’est vivant!
La multitude de contenant impressionne.
Cuve en béton, oeuf béton, jarre en terre cuite, futs, stockinger, foudre alsaciens…
Il y a de quoi gouter…
Ici tout est élevé sous bois après les fermentation, même les petites cuvées. Elian n’aimant pas les prises de bois marqués, tous les fûts au bois trop prononcé seront écartés. Ca arrive des fois… même avec des fûts d’occasion.
Nous débutons par le vins est une fête, un glouglou gourmand, facile, juteux… Un vrai vin de copain. Sans complexité aucune (ce n’est pas ce qu’on lui demande), mais il est difficile de cracher tellement c’est facile à boire.
L’abouriou 2015 est juste délicieux. Un style épicé, frais tonique, floral, faisant penser à des vins du rhône nord. Elian a fait renaitre ou du moins re donner ses lettres de noblesse à ce cépage.
Ca va faire très bon… Bientôt en bouteille.
2014 dispo à la cave est très en place, avec la aussi des notes d’épices orientales…
Les malbecs sont floraux, limite violette, juteux à souhait. Les cabernets sont de grande classe.
Les fûts allant servir à Clos Baquey le parcellaire sont monstrueux de complexité, de gourmandise et de suavité. Quelques années et ce seront un gros gros canon…
Coucou blanc n’est pas en reste, truffé, gourmand avec une petite richesse d’un millésime chaud, mais tendu en finale… Ca pousse (comme dit un copain vigneron…)
Les vins en bouteille sont en pleine forme, avec un superbe Clos Baquey 2003 qui n’a pas subi le côté brulant du millésime, et qui reste après 12 ans plein d’épices et de gourmandise. Le 2010 est quand à lui classe, élégant, comme un grand st émilion (sans échardes…) et va d’ici une paire d’année être au top niveau. Quelques bouteilles encore dispo au magasin.
Toujours admiratif de ces vignerons qui ont réussi grâce à leur travail à faire naître des appellations (comme les corbières, le minervois, les vins de l’Hérault…) sans avoir entre les mains des noms prestigieux.
C’est le verre qui parle et pas l’étiquette… et encore plus dans ces appellations là.
Merci Elian, vigneron passionné et passionnant.
Dispo au magasin : Le vin est une fête – Abouriou – Chante Coucou – Clos Baquey – Coucou blanc – Outre Rouge…